Ces établissements sont de véritables institutions ayant franchi le temps et les modes, pour connaitre depuis toujours (plus de cent ans pour certains), une popularité indémodable qui traverse les générations.
Restaurant Fouquet’s
Mondialement connu, le très parisien Fouquet’s a été créé en 1899. Classé monument historique, le Fouquet’s appartient actuellement au groupe Lucien Barrière.
Le Fouquet’s est un café-restaurant, ou brasserie à la française. Il est situé dans le 8e arrondissement, sur l’avenue des Champs-Elysées. On peut y boire un verre, choisir un plat à la carte ou y commander un menu complet accompagné de grands vins. Les clients peuvent s’installer en terrasse ou dans l’un des salons rouge et or décorés par le décorateur Jacques Garcia. Le Fouquet’s a en effet été intégralement rénové en 1999, soit exactement un siècle après sa création…
Louis Fouquet
Le Fouquet’s doit son nom à son créateur, Louis Fouquet, mais seulement en partie : la paternité du « s » final peut être attribuée à Maxime Gaillard, propriétaire du célèbre Maxim’s ! Ce dernier avait eu l’idée de se donner un petit air anglais avec le « s » ajouté à la fin de son prénom, et Louis Fouquet prit exemple sur lui.
A ses débuts, l’endroit n’est pas le lieu select que l’on connaît aujourd’hui et il est essentiellement fréquenté par des turfistes. Mais, très vite, le Fouquet’s devient le quartier général des pionniers de l’aviation et de l’automobile avec, comme habitués de choix, Santos Dumont et Guynemer. Le Fouquet’s est alors surnommé « le bar de l’escadrille ».
Le rendez-vous des artistes
Après la première guerre mondiale, le Fouquet’s devient un point de rendez-vous particulièrement prisé des artistes. Gide, Simenon, Achard, Guitry, Pagnol, Nimier, Gary et Kessel fréquentent le Fouquet’s, tout comme de grandes figures du 7e art : Marlène Dietrich, Louis Jouvet, Marcel Pagnol, Fernandel, Yves Montand, Gérard Depardieu, Jean-Paul Belmondo, Jean Gabin, Truffaut, Godard et Chabrol ont fréquenté ce lieu.
Aujourd’hui, cette tradition est toujours vivante, et renouvelée chaque année avec la remise des prix Delluc et Nimier au Fouquet’s, ainsi qu’avec le dîner qui suit invariablement la remise des Césars.
Les Deux Magots
Situé Place Saint germain des Prés, « les Deux Magots » est l'un des cafés les plus connus et les plus anciens de Paris.
Tout comme le Café de Flore, rival de toujours situé à deux pas, le café «les Deux Magots » est devenu un établissement emblématique de la culture littéraire du quartier.
Depuis sa création en 1885 , le café « les Deux Magots » a attiré de nombreux artistes illustres tels que Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, André Gide, Albert Camus ou Picasso.
Le café tient son nom d'une pièce de théâtre de Michel Sevrin de 1812 intitulée « Les Deux Magots de Chine ». Dans la salle, deux statues chinoises sont exposées : clin d'œil à l'origine du nom du café, il s'agit également des derniers vestiges d'un magasin de nouveautés qui fut très en vogue à la même adresse - avant d'être remplacé par les Deux Magots.
Les traditions
Depuis 1919, Le café « les Deux magots » appartient à la famille Mathivat, une famille d'origine auvergnate qui a travaillé d'arrache-pied pour conserver les traditions liées à ce café unique : depuis sa création, le service des Deux Magots est toujours identique.
insi, les serveurs portent les mêmes habits traditionnels noir et blanc et servent encore certaines consommations (vins, whiskies, champagnes, etc) devant le client avec présentation de la bouteille. De même, le chocolat préparé à l'ancienne, à partir de tablettes fondues dans du lait, fait partie des recettes traditionnelles qui font la renommée du lieu.
En 1933, le prix littéraire des Deux Magots est créé. Décerné au mois de janvier, il est le premier de l'année. En 2010, le prix des Deux Magots a été attribué à Bernard Chapuis pour son roman « le rêve entouré d'eau » avec, à la clé, un chèque de 7700 euros. L'occasion, pourquoi pas, de partir pour un petit voyage à Tokyo, où, dans le quartier de Shibuya, une réplique des Deux Magots a ouvert ses portes en 1989...
Le Train Bleu
Le Train Bleu est un restaurant fameux qui trône au beau milieu du hall de la Gare de Lyon.Construit à l'occasion de l'Exposition universelle qui eut lieu à Paris en 1900, le Train Bleu est toujours en activité aujourd'hui, et est classé aux monuments historiques.
A l'origine, le Train Bleu a été baptisé « Buffet de la Gare de Lyon ». Ce n'est qu'en 1963 que ce restaurant commandé par la compagnie de chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) prit son nom actuel, référence au train bleu Paris-Vintimille qui longeait la Côte d'Azur. Aujourd'hui mythique, le restaurant Le Train Bleu est un véritable hommage au style Second Empire Baroque Belle Époque.
Le Train Bleu compte plusieurs salles : la grande salle, le salon doré (ou petit salon), le salon tunisien et le salon algérien. Toutes ces salles, ainsi que les passages qui mènent de l'une à l'autre, sont abondamment décorés de fresques, de moulures, de sculptures et de lustres.
Les dorures font étinceler murs et plafonds, tandis que meubles somptueux et fauteuils club contribuent à créer une atmosphère de confort et d'opulence. Au total, 41 fresques peintes par les grands noms de l'époque (comme Henri Gervex, Charles Bertier ou Eugène Burnand) sont regroupées dans le Train Bleu, chacune représentant une étape des trajets de la PLM ou un événement de l'année 1900.
Le Train Bleu et le cinéma
Outre la beauté des lieux, le Train Bleu doit sa célébrité à plusieurs films mondialement connus qui ont été tournés en partie dans les salles du restaurant. Jean Eustache, avec La Maman et la Putain, fut le premier à le faire en 1973, suivi de Luc Besson en 1990 pour Nikita, puis de Nicole Garcia en 1998 pour Place Vendôme, de Pierre Jolivet en 2003 pour Filles Uniques, de Jérôme Salle en 2005 pour Anthony Zimmer et de Steve Bendelack en 2007 pour Les Vacances de Mister Bean.
Classé monument historique par André Malraux en 1972, le Train Bleu a été fréquenté par des personnages illustres tels que Coco Chanel, François Mitterrand, Jean Cocteau, Salvador Dali, Marcel Pagnol, Brigitte Bardot, Jean Gabin, Sarah Bernhardt, Edmond Rostand, Colette et Réjane.
Le Café de Flore
Situé dans le 6ème arrondissement de Paris, au numéro 172 Bd Saint-Germain, 75006 Paris, le Café de Flore est devenu au fil des ans une adresse mythique dans les milieux de l’art et de la création.
Les personnages illustres qui ont fréquenté le Café de Flore en ont fait un endroit unique, chargé d’un riche passé et dépositaire d’une tradition littéraire toujours renouvelée.
Créé en 1887, le Café de Flore tire son nom d’une sculpture de la divinité éponyme, qui était située de l’autre côté du boulevard. Très vite, le lieu est fréquenté par de nombreux artistes : Maurras, Apollinaire, Soupault, Breton, Malraux… En 1939, Paul Boubal rachète le Flore et y installe un gros poêle au milieu de la salle, privilégiant encore un peu plus les longues permanences : Sartre et Simone de Beauvoir y installent leur quartier général.
Le Café de Flore et l'histoire
Durant l’occupation allemande, le Café de Flore est un havre de paix pour les Français car les Allemands n’y viennent pas. A l’époque, l’existentialisme créé par Sartre a le vent en poupe, Boris Vian écrit le Manuel de Saint-Germain-des-Prés, joue de la trompette dans les caves du Café de Flore tout en écrivant des poèmes : le lieu agit comme un catalyseur où chacun se sent encouragé à proposer sa vision du monde. Après-guerre, les frontières du Café de Flore s’élargiront encore : Arthur Koesler, Ernest Hemingway ou Truman Capote deviennent eux aussi des fidèles.
Dans les années soixante, une petite révolution secoue le Café de Flore : le monde du cinéma s’empare des lieux, de la nouvelle vague au tout récent cinéma d’auteur américain.
Attablés ou discourant, Jean-Paul Belmondo, Roman Polanski ou Jean-Luc Godard y préparent leurs prochaines œuvres.Aujourd’hui, artistes américains de passage à Paris ou people parisiens ne manquent pas l’occasion de faire un tour au Café de Flore. On a y croise Robert de Niro ou Francis Ford Coppola, ou, plus fréquemment, Sonia Rykiel et Inès de la Fressange, Frédéric Beigbeder et Christine Angot ou Lou Doillon et Virginie Ledoyen.
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Photographie @ Mikayel Khachatryan - @ Petr Kovalenkov - @ Andrei Antipov - @ Stephen Bridger