Fête païenne chez les premiers peuples civilisés, la Saint-Jean, avant la naissance du Christ, était un rituel destiné à la bénédiction des moissons.
La Saint-Jean, fête de l'abondance
Fête de la fertilité et de l'abondance, fête du solstice d'été plus précisément, un peu partout à travers le monde, on se rassemblait pour souligner ce moment en érigeant de grands feux purificateurs qui symbolisaient la lumière qu'apporte l'été. Il semble que l'origine de cette célébration provienne de cultes celtes et germaniques. Mais nous savons que Phéniciens et Syriens la célèbraient aussi depuis un lointain passé.
En terre slave, dans la Russie païenne notamment, on raconte que la nuit de la Saint-Jean prenait le nom de la nuit d'Ivan Koupalo. Il s'agissait d'un dieu fort important, responsable des fruits de la terre et l'on célébrait sa gloire autour de feux gigantesques dans lesquels l'on jetait des herbes. Alors, tous les habitants de l'endroit se mettaient à chanter et à danser avant de se livrer à des actes d'amour jusqu'au petit matin.
Fête de Saint-Jean-Baptiste
Avec l'époque chrétienne, la fête s'est maintenue, mais on l'a déplacée de quelques jours, simplement pour la faire coïncider le 24 juin, fête chrétienne de Saint-Jean-Baptiste.
Les bûchers de la Saint-Jean
Si, à la campagne, la tradition la plus importante de la Saint-Jean demeurait les bûchers et les feux de joie, à Paris, la Saint-Jean était fêtée beaucoup plus solennellement. On dressait, sur la place de Grève, un immense bûcher qui n'était pas un simple entassement de branchages, mais une réelle construction en bois de soixante pieds de hauteur.
A l'intérieur on y entassait des herbes nuisibles, telles que le chiendent. Tout au sommet de la pyramide, on plaçait un panier où se trouvaient enfermés deux douzaines de chats (parce qu'aux chats était liée une idée de sorcellerie), on y joignait un renard ou un loup, et même un ours.
Tant pis s'ils ne font pas bon ménage, disait-on, ce n'est pas pour longtemps ! Quand tous les préparatifs se trouvaient terminés, le roi faisait une arrivée solennelle, accompagné des princes du sang, du gouverneur de Paris, du prévôt des marchands et tous les échevins, en grand habit de cérémonie, avec autour du cou des guirlandes de fleurs.
On faisait tirer douze grosses pièces d'artillerie. Le roi tournait trois fois autour du bûcher. Après quoi, il y mettait lui-même le feu avec une torche de cire blanche, à poignée de velours cramoisi.
La Saint-Jean se déroule la nuit du 23 au 24 juin
Une autre tradition veut que dans la nuit du 23 au 24 juin se cueillent les herbes destinées aux tisanes, potions, huiles et autres onguents. La cueillette doit être faite par les femmes âgées ou les jeunes filles, et les herbes doivent être imprégnées de rosée.
Ces herbes sont la camomille, le chiendent, la sauge, la fougère mâle (racine de saint Jean), le millepertuis (sang de saint Jean), la verveine (tête de saint Jean), l'armoise (ceinture de saint Jean)...
Traditions des feux de la Saint-Jean
Aujourd’hui si dans de rares régions comme la Bretagne ou le Languedoc on pratique encore la tradition des feux de la Saint-Jean où l’on danse et où l’on saute autour du feu, d’autres traditions restent encore en pratique dans les campagnes où l’on cueille le 24 juin 7 épis de blé pour « avoir du travail toute l’année » comme dit le proverbe.
7 épis de blé comme les 7 jours de la semaine que l’on attache en bouquet et que l’on suspend au dessus de la cheminée où au dessus de la porte d’entrée pour assurer prospérité et bonheur dans la maison !
Photographie © Suhasrawool