Il y a d'innombrables musées à Paris, et il serait trop long de tous les citer. Alors, voici une liste de 7 musées que j'ai redécouverts cette année, en allant voir diverses expositions.
1. Le Musée Carnavalet
Le musée Carnavalet, composé de l’hôtel du même nom et de l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, trône au beau milieu du quartier du Marais, dans le 3e arrondissement de Paris. Le musée Carnavalet a pour ambition de retracer l’histoire de la capitale de ses premières fondations à aujourd’hui.
Le musée Carnavalet regroupe des objets hétéroclites qui ont tous en commun de présenter un aspect de la vie parisienne ou de son histoire. On y trouve des peintures, des sculptures et du mobilier ainsi que divers objets d’art ou d’artisanat.
Le musée Carnavalet peut notamment s’enorgueillir de posséder une belle collection de souvenirs de la Révolution française, et des œuvres qui présentent des événements ou des figures marquantes de Paris, comme des gouaches humoristiques de Lesueur, des vues de Paris peintes par Nicolas-Jean-Baptiste Raguenet, des portraits et des caricatures de Jean-Pierre Dantan, une peinture en pied de Talleyrand par Prud’hon etc...
Outre ce qu’il contient, le musée Carnavalet est également digne d’être visité pour lui-même. Il est scindé en deux parties, qui correspondent respectivement à l’hôtel Carnavalet et à l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau. Séparés par le lycée Victor-Hugo, les deux bâtiments communiquent par une galerie aménagée au premier étage.
Habité un temps par la marquise de Sévigné, l’hôtel Carnavalet recèle des statues réalisées par Jean Goujon, ainsi que, dans l’aile droite, des sculptures plus tardives de Gérard Van Opstal qui enrichissent la collection du musée Carnavalet.
Dans la partie correspondant à l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau, les visiteurs du musée Carnavalet peuvent admirer le grand escalier et sa rampe d’appui en fonte de fer moulée et ciselée, une prouesse pour l’époque, ainsi que de nombreuses reconstitutions d’intérieurs parisiens comme la chambre de Marcel Proust, la bijouterie Fouquet de la rue Royale ou la salle de bal de l’hôtel de Wendel.
Douze salles sont exclusivement consacrées à la Révolution française, garnies de meubles et d’objets typiques de l’époque. Le musée Carnavalet présente enfin une très belle galerie de tableaux du 20e siècle parmi lesquels on peut notamment voir des œuvres de Maurice Utrillo.
Musée Carnavalet, 23 rue Madame de Sévigné 75003 Paris. Carnavalet.fr
2. Le Musée Gustave Moreau
Le musée Gustave Moreau présente la particularité d'être à la fois un lieu d'exposition et un lieu historique, puisque le peintre y a vécu jusqu'à sa mort en 1898. Toutefois, autre particularité du musée Gustave Moreau, l'organisation des lieux n'a pas été posthume, mais orchestrée et voulue par l'artiste lui-même.
Propriété de l'État, le musée Gustave Moreau est situé dans le 9e arrondissement de Paris, au 14 de le rue de La Rochefoucauld très exactement. Dès 1897, soit un an avant sa mort, Gustave Moreau décida de transformer ses ateliers et son appartement en musée, afin de permettre à chacun de « constater la somme de travail et d'efforts de l'artiste pendant sa vie ».
Un long délai s'écoula avant que ce souhait ne devienne réalité, puisque l'État n'accepta le legs qu'en 1902.
Si le musée Gustave Moreau ouvrit ses portes des 1903, il fallut attendre 1991 pour que l'appartement du maître soit accessible au public, puis 2003 pour son cabinet de réception.
Soigneusement pensé par l'artiste, le musée Gustave Moreau est à considérer comme une œuvre à part entière. Il s'agit moins de l'environnement quotidien du peintre que d'une reconstruction – sentimentale et artistique. Inlassable collectionneur, Gustave Moreau a légué, en même temps que les murs de son immeuble, l'intégralité de ce qu'il contenait.
Le musée Gustave Moreau possède ainsi une impressionnante collection de plus de 20 000 œuvres, dont environ 850 peintures ou cartons, 350 aquarelles, 13 000 dessins et calques et 15 sculptures en cire de Gustave Moreau lui-même, auxquels il faut encore ajouter des œuvres d'autres artistes comme Degas (Un Portrait de Gustave Moreau), Delaunay (Un Portrait de Pauline Moreau) ou Jan Fyt (Nature Morte).
A son ouverture, le musée Gustave Moreau fut administré par George Rouault, peintre lui-même et ancien élève de l'artiste. Depuis 2002 et jusqu'à aujourd'hui, la conservatrice du musée est Marie-Cécile Forest. L'entrée, payante, n'empêche pas, chaque année, plus de 30 000 visiteurs en provenance du monde entier de venir admirer l'ensemble du musée Gustave Moreau, où vie et œuvre de l'artiste se confondent.
Musée Gustave Moreau, 14 rue La Rochefoucauld, 75009 Paris Musee-moreau.fr
3. Le Musée Picasso
Situé au cœur du quartier du Marais, le musée Picasso possède la collection d'œuvres de l'artiste la plus complète au monde. Le musée Picasso a ouvert ses portes en 1985, mais l'Hôtel Salé, qui l'abrite, a une existence bien antérieure.
Le musée Picasso est un hôtel particulier construit entre 1656 et 1659. Longtemps appelé « maison du bourgeois gentilhomme », l'édifice a été commandé par Pierre Aubert de Fontenay, dont on dit qu'il était un ancien laquais. Grâce l'impôt sur le sel, la gabelle, ce-dernier s'enrichit rapidement puis accède à la noblesse en achetant un office de secrétaire du roi.
Pierre Aubert de Fontenay passa alors commande d'une somptueuse demeure à l'architecte Jean Boullier de Bourges.
L'arriviste n'eut toutefois guère le temps de profiter de son hôtel particulier car le procès de Fouquet, en 1661, le mène à la ruine : le futur musée Picasso ne conservera de son commanditaire qu'un surnom ironique, l'Hôtel Salé.
Avant de devenir le musée Picasso, l'Hôtel changera fréquemment de mains et de fonction. Il fut un temps la demeure de l'ambassadeur de Venise, puis dépôt national littéraire sous la Révolution, pension pour jeunes gens, École Centrale des Arts et Manufactures et enfin École des Métiers d'Arts. Le musée Picasso fut aménagé dans l'Hôtel en 1985 sous la houlette de l'architecte Roland Simounet.
Grâce à la dation, qui autorise le paiement des droits de succession avec des œuvres d'art, le musée Picasso a pu se doter d'une importante collection en deux temps. A la mort du maître tout d'abord, en 1973, puis à la mort de sa femme en 1990. Le musée peut ainsi s'enorgueillir de posséder 251 peintures, 160 sculptures, 16 papiers collés, 29 tableaux-reliefs, 107 céramiques, 1500 dessins, 58 carnets, l'intégralité de l'œuvre gravée du peintre et sa collection personnelle qui comprend des tableaux Braque, Matisse, Miron Degas, Cézanne, Le Nain etc.
Actuellement et jusqu'en 2012, le musée Picasso est fermé pour travaux : le réaménagement des lieux sera doublé d'un chantier scientifique d'étude, de récolement, de restauration et de numérisation des œuvres.
Musée Picasso, 5 rue Thorigny, 75003 Paris MuseePicassoParis.fr
4. Le Musée d'Orsay
Le musée d'Orsay, inauguré en 1986, était autrefois une gare. Aujourd'hui, ce bâtiment abrite des œuvres majeures destinées à illustrer les arts du 19e siècle. Dirigé depuis 2008 par Guy Cogeval, le musée d'Orsay est un musée national géré directement par le ministère de la Culture.
Bien que son réaménagement en lieu d'exposition soit plutôt récent, le musée d'Orsay n'en est pas moins porteur d'une partie de l'histoire de la capitale. Sur son emplacement, se tenait auparavant le Palais d'Orsay dont la construction avait débuté en 1810 et s'était achevée 30 ans plus tard, en 1840. Le Palais d'Orsay accueillait alors en son sein le Conseil d'État puis la Cour des Comptes.
Mais ces deux institutions déménagèrent suite à l'incendie provoqué par les communards dans la nuit du 23 au 24 mai 1871. Sur les ruines du Palais d'Orsay, une gare fut érigée par les soins de Victor Laloux, et inaugurée en 1900. Elle sera transformée en Musée d'Orsay après une reconfiguration des lieux.
Lancée par le Président de la République de l'époque, Valéry Giscard d'Estaing, la transformation de la gare en Musée d'Orsay devait en faire un lieu consacré aux arts du 19e siècle. Afin de ne pas entrer en concurrence avec le Musée du Louvre, qui présente lui aussi bon nombre d'œuvres de cette époque, le Musée d'Orsay fut défini comme un prolongement du Louvre et un approfondissement des productions de l'époque, circonscrite aux années comprises entre 1848 et 1914.
Le Musée d'Orsay présente à la fois des peintures et des sculptures, mais aussi des œuvres de beaux-arts appliqués : céramiques, joaillerie, mobilier, verrerie etc...
Au sein de la collection de peintures du Musée d'Orsay, de grands noms sont présents : on peut ainsi admirer l'Autoportrait de Van Gogh (1889) ou celui de Gauguin (1893), le Déjeuner sur l'herbe de Manet (1863), les Bords de l'Oise de Pissaro (1878), une Danseuse de Degas (1883) ou encore le Portrait d'Alphonsine Fournaise de Renoir (1879).
La section sculpture du Musée d'Orsay contient elle aussi de véritables trésors, avec, notamment, une importante collection d'ouvrages signés Rodin.
Musée d'Orsay, 1 Rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris. Musee-Orsay.fr
5. Le Musée Rodin
Le musée Rodin fonctionne à travers deux sites, l'un situé à Meudon dans les Hauts-de-Seine, et l'autre dans le 7e arrondissement de Paris, dans l'hôtel Biron. La partie parisienne du musée Rodin est constituée d'un parc de 3 hectares et d'un bâtiment construit au 18e siècle, dans lequel Rodin lui-même mais aussi Jean Cocteau ou Henri Matisse installèrent leurs ateliers pour un temps.
Le musée Rodin de l'hôtel Biron fait l'angle de la rue de Varenne et du Boulevard des Invalides. Achevé en 1730, il appartint successivement à la duchesse du Maine, au maréchal Biron qui lui donna son nom, à la légation pontificale, à l'ambassade de Russie et à la Société du Sacré-Cœur de Jésus. En 1905, l'hôtel Biron est passablement délabré et transformé en lieu de création : le futur musée Rodin est investi par différents artistes Cocteau, Rodin et Matisse, mais aussi la danseuse Isadora Duncan et l'acteur Édouard de Max.
En 1911, le musée Rodin commence à se profiler derrière l'hôtel Biron : l'État rachète le bâtiment tandis que Rodin propose de lui céder ses collections... à condition qu'un musée consacré à ses œuvres soit créé dans l'hôtel. La volonté de Rodin fut respectée, mais à titre posthume car le musée ouvrit ses portes en 1919, deux ans après la mort de l'artiste.
Avec la villa des Brillants à Meudon, où le sculpteur résida jusqu'à sa mort, l'hôtel Biron est géré par le musée Rodin, établissement public administratif chapeauté par le ministère de la Culture.
Le musée Rodin regroupe à la fois les œuvres acquises par Rodin, qui était un collectionneur averti, et les créations de l'artiste lui-même : plus de 6600 sculptures, 8000 dessins et 8000 photographies d'art.
Une salle Camille Claudel a été ouverte dans le musée, où l'on peut admirer notamment l'Âge mûr, Clotho et Vertumne et Pomone, donations de Paul Claudel, frère de l'égérie de Rodin. Le musée Rodin accueille également des artistes contemporains pour des expositions ponctuelles : en 2010, c'est l'œuvre du plasticien belge Wim Delvoye qui occupe les lieux.
Musée Rodin, 77 rue de Varenne, 75007 Paris Musee-Rodin.fr
6. Le Grand Palais
Les expositions universelles de 1889 et 1900 ont été l’occasion, pour la capitale, de se doter de monuments tels que la Tour Eiffel ou le Grand Palais, tous deux indissociables aujourd’hui de l’image de la ville. Situé dans le 8e arrondissement, à proximité des prestigieux Champs-Elysées, le Grand Palais accueille des manifestations culturelles et artistiques de grande qualité, assumant ainsi sa vocation d’origine.
En prévision de l’exposition universelle de 1900, la ville de Paris souhaite se doter d’un nouvel édifice sur l’emplacement du Palais de l’Industrie : le Grand Palais, qui devra présenter une architecture époustouflante sera destiné, lui, à être conservé.
A cet effet, un concours d’idée est organisé, réservé aux architectes français. Impossibles à départager, ce sont les architectes Henri Deglane, Albert Louvet, Albert Thomas et Charles Girault qui remportent la réalisation du Grand Palais, qu’ils devront réaliser de concert.
Le Grand Palais s’étale sur plus de 77 000 m2. Il est caractérisé par son impressionnante verrière, au beau milieu du vaisseau principal, qui a nécessité 2500 tonnes de verre et 6000 de métal – autant que la Tour Eiffel ! Sur l’un des frontons du Grand Palais, est inscrit ce qui peut correspondre à l’exacte définition du rôle futur du bâtiment : « Monument consacré par la République à la gloire de l"art français ».
Construit en 3 ans seulement, le Grand Palais a ouvert ses portes le 1er mai 1900. En un peu plus d’un siècle, il a largement accompli sa mission de valorisation des arts français. Dès son ouverture, le bâtiment a accueilli la Centennale sur l’art français au 19e siècle, et la Décennale, qui se concentrait davantage sur les dix dernières années.
Depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, le Grand Palais a constamment abrité des manifestations de grande envergure, axés sur l’art (la FIAC, Monumenta), sur l’industrie (Salon de l’Automobile, Salon des Arts ménagers), sur le sport (les concours hippiques, Pari-Roller), sur la culture (Salon du Livre, les Etés de la danse) ou encore sur l’artisanat et le savoir-faire français (défilés de mode, Floralies, Salon de la qualité française).
Grand Palais, 7 avenue Winston Churchill 75008 Paris GrandPalais.fr
7. Le Musée Grévin
Avec ses personnages en cire d'un réalisme saisissant, le musée Grévin a acquis une notoriété mondiale. Outre la splendeur des lieux et le divertissement offert par une petite visite, le musée Grévin apporte également un point de vue constamment réactualisé sur les personnalités marquantes de l'époque.
Bien que le musée Grévin soit privé, le choix des personnalités susceptibles d'être ajoutées à la collection de statues de cire a été confié à une académie présidée par Bernard Pivot et qui porte le même nom que le musée. Le musée Grévin compte actuellement 450 personnages de cire et attire environ 650 000 visiteurs chaque année.
Dès son ouverture, en 1882, le musée Grévin a attiré les foules. Sa naissance a eu lieu sous l'impulsion d'Arthur Meyer, directeur d'un quotidien et désireux de montrer à ses lecteurs les visages des célébrités et figures politiques dont il leur parlait. Le projet fut remis entre les mains d'Alfred Grévin, caricaturiste, sculpteur et costumier pour le théâtre. A peine un an après l'ouverture du musée Grévin, un financier du nom de Gabriel Thomas s'intéresse à l'affaire.
Déjà impliqué dans les finances de la Tour Eiffel et du Théâtre des Champs-Elysées, Gabriel Thomas a mis en place la structure financière du musée Grévin, lui assurant ainsi pérennité et possibilités de développement.
Parmi les statues de cire du musée Grévin, on retrouve ainsi d'éminents intellectuels, savants ou artistes (Einstein, Voltaire, Amélie Nothomb ou Jean de la Fontaine), ainsi que des hommes et femmes politiques (Nicolas Sarkozy, François Ravaillac ou Simone Veil). Les sportifs ne sont pas oubliés, avec par exemple Zinédine Zidane, Tony Parker ou Philippe Candeloro.
Le musée Grévin abrite également bon nombre de statutes de musiciens et de chanteurs (Jimi Hendrix, Elvis Presley, Hélène Ségara), de comédiens (Isabelle Adjani, Fabrice Luchini) ou de figures marquantes de notre temps (Mère Teresa, Paul Bocuse, Naomi Campbell, Geneviève de Fontenay, les Vamps etc.).
Musée Grévin, 10, boulevard Montmartre 75009 Paris Grevin-paris.com
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