Niché au milieu de l'architecture emblématique et des boulevards animés de Paris, un autre type de trésor attend les visiteurs et les habitants. Les parcs et jardins de la capitale offrent des espaces verts enchanteurs qui servent de sanctuaires paisibles à l'écart de la vie urbaine, chacun avec son propre caractère unique et sa riche histoire.
Le Parc Monceau
Desservi par la station de métro du même nom et bordé d'hôtels particuliers aux façades magnifiques, le parc Monceau était à l'origine un jardin d'agrément privé. Après quelques péripéties, le parc Monceau est aujourd'hui ouvert au public : au cœur du 8e arrondissement de Paris, il est fort apprécié des joggers, des enfants et des promeneurs.
Le parc Monceau est loin d'être le plus vaste de Paris : il fait 8,2 hectares (contre 23,5 hectares pour le Jardin des Plantes). Mais ses proportions plus humaines en font justement un lieu idéal pour la détente et la rêverie. Au gré des allées du parc Monceau, qui compte également une rotonde, une roseraie et une aire de jeux pour les enfants, les visiteurs peuvent admirer les statues en marbre d'écrivains et de musiciens comme Chopin, Maupassant et Gounod.
Autrefois plus étendu, le parc Monceau appartenait au duc de Chartres. D'emblée destiné à évoquer chimères et rêveries, le jardin fut dessiné par le peintre, architecte et paysagiste Louis Carmontelle. Le parc Montceau était alors un « pays d'illusion », où les « folies » (ou « fabriques ») de jardin abondaient : constructions miniatures de pagodes, de temples romains ou de moulins hollandais devaient plonger le promeneur dans un véritable rêve éveillé.
Avec la Révolution, le Parc Monceau fut déclaré bien public. Après avoir été rendu à la famille d'Orléans, le jardin est finalement racheté, cette fois-ci en bonne et due forme, par la ville de Paris. En 1860, le parc Monceau est donc à nouveau accessible au public. Une partie du jardin sera cédée aux frères Pereire, désireux d'y construire des immeubles et des villas. Le reste deviendra le parc Monceau tel qu'il peut être admiré aujourd'hui, remodelé par les soins de Jean-Charles Alphand.
- Parc Monceau, 30 Avenue de MESSINE 75008 Paris
Le Jardin d'Acclimatation
Lieu de loisir et de détente pour les petits et les grands, le jardin d'acclimatation de Paris doit son existence à la Société Impériale Zoologique d'Acclimatation. Afin de réaliser son objectif d'introduction d'animaux exotiques en France, à des fins commerciales ou agricoles, cette association commande en effet, en 1859, un parc de 19 hectares au cœur du bois de Boulogne.
Lors de son inauguration en 1860 par Napoléon III, le jardin d'acclimatation était pourvu d'une seule girafe, de plusieurs ours, de kangourous et de chameaux. Bananiers et bambous composaient l'essentiel de la collection botanique ! Mais le jardin s'enrichit très vite, et compte plus de 110 000 pensionnaires à poils ou à plumes – et même à écailles puisqu'un aquarium a été créé.
La guerre de 1870 met un terme à cet âge d'or du jardin d'acclimatation. Le parc est fermé au public pour pouvoir servir de pâturages aux troupeaux prévus pour nourrir les parisiens en cas de siège. Certains animaux pourront être évacués vers d'autres zoos à l'étranger, et les autres seront abattus à l'hiver pour compléter le rationnement.
Entre 1882 et 1930, le jardin d'acclimatation a également été le théâtre d'un spectacle peu reluisant : des humains ont été contraints de vivre derrière les grilles par familles entières, ravalés au même rang que les bêtes. Ce furent d'abord des amérindiens, puis des lapons, et, ensuite, des habitants des colonies (nubiens, zoulous, cingalais etc.).
A partir de 1952, le jardin d'acclimatation change sensiblement de politique. Les fauves sont supprimés, et les attractions foraines moins nombreuses. En revanche, un castelet de Guignol est inauguré.
Suite au réaménagement du jardin d'acclimatation dans les années 60, le musée national des arts et des traditions populaires s'y installe en 1969 (jusqu'en 2005), ainsi que la petite ferme en 1971, le théâtre en 1973, le musée Herbe en 1975 et le chapiteau Silvia Monfort en 1978 (jusqu'en 1980).
Aujourd'hui, le parc est toujours lieu de divertissement pour les enfants, et lieu de culture : en 2013, le jardin d'acclimatation présentera la collection d'art moderne et contemporain de Bernard Arnault (directeur du groupe LVMH).
- Jardin d'Acclimatation, Bois de Boulogne porte Sablons, 75116 Paris. JardindAcclimatation.fr
Le jardin du Luxembourg
Au coeur du quartier latin, le jardin du Luxembourg s'étend sur plus de 23 hectares. Bien qu'il ait été entièrement remanié depuis, le jardin du Luxembourg doit son existence à la constance et à la détermination d'une reine : Marie de Médicis.
Entre 1612 et 1631, Marie de Médicis oeuvra en effet avec constance pour acheter une à une chacune des terres qui ont fini par composer l'ensemble du jardin.
Au départ, le projet de Marie de Médicis a été motivé par le désir de s'éloigner du Louvre après la mort de son époux Henri IV. En 1612, le quartier de l'actuel Jardin du Luxembourg n'est encore qu'un faubourg, chic et campagnard à la fois.
Marie de Médicis commence par acheter un premier terrain de plusieurs hectares, puis l'hôtel du Duc de Luxembourg (l'actuel siège du Sénat). Jusqu'en 1631, date de son exil définitif, Marie de Médicis poursuit ses transactions immobilières pour finalement laisser derrière elle le jardin du Luxembourg en devenir.
Aujoud'hui, le jardin du Luxembourg est un lieu de rendez-vous apprécié des parisiens, qui le connaissent sous la forme que lui a donnée l'architecte Jean-François-Thérèse Chalgrin à la fin des années 1770.
L'ensemble du parc est organisé autour d'un grand bassin où voguent les voiliers miniatures des enfants.
Le jardin du Luxembourg abrite également la fontaine Marie de Médicis, de nombreuses statues de dieux et de personnages illustres, des sculptures d'animaux, un verger, une orangerie, des jardins à l'anglaise et des jardins à la française, des serres et un rucher.
Au gré des allées impeccablement tenues, de très nombreuses activités sont proposées aux enfants. e Jardin du Luxembourg est pour eux comme une fête foraine permanente : tobogans, chevaux mécaniques, promenades à dos d'âne, balançoires, manèges de chevaux de bois, bacs à sable et théâtre de marionnettes sont prévus pour distraire les plus jeunes.
Pour les plus grands, qui ne se satisferaient pas d'une simple promenade, le Jardin du Luxembourg abrite également un jeu de longue paume, un jeu de croquet et des terrains de boules.
- Jardin du Luxembourg, 26 Rue de Vaugirard, 75006 Paris. Jardin.Senat.fr
Le Parc de la Villette
Le parc de la Villette est un complexe regroupant à la fois une immense étendue d'espaces verts et plusieurs bâtiments consacrés au divertissement, au sport, à la culture ou à la science. Le parc de la Villette a été conçu par Bernard Tschumi et se réfère à une citation de Hegel : « la nature se trouvant ainsi transformée en une vaste demeure sous le ciel ouvert (...) ».
Le Canal de l'Ourcq représente la colonne vertébrale du parc de la Villette, qu'il traverse intégralement. Du nord au sud, une galerie couverte guide les pas des visiteurs, tandis que le regard peut librement apprécier le large horizon offert par le parc.
Douze jardins à thème ont été aménagés et peuvent être visités au cours d'une promenade. Le jardin des frayeurs enfantines, le jardin des ombres et le jardin des voltiges ne sont que quelques exemples des différents aménagements que l'on peut trouver au parc de la Villette.
Au milieu de tout ce vert, le parc de la Villette est ponctué d'édifices insolites peints en rouge : les « folies ». Classiquement, les folies étaient des constructions plutôt figuratives, fréquemment utilisées dans les jardins romantiques.
Elles pouvaient ainsi représenter des temples hindoues, des tours en ruine ou des pagodes. Les folies du parc de la Villette évoquent davantage l'ère post-industrielle et sont marquées par l'absurde : escaliers de métal qui ne mènent nulle part, poutrelles imbriquées en constructions complexes, grande roue assignée à une tâche mystérieuse...
Le site du parc de la Villette, qui était autrefois occupé par les célèbres abattoirs, est aujourd'hui un centre culturel particulièrement foisonnant. Des lieux de spectacle comme le Cabaret Sauvage ou le Tarmac jouxtent des équipements destinés à la vulgarisation scientifique et à la découverte des dernières avancées technologiques (Cité des sciences et de l'Industrie, Géode, Cinaxe) et des espaces de détente et de loisirs (centre équestre, kiosque à musique, manèges etc.).
Le parc de la Villette est d'accès libre de jour comme de nuit, et accessible par les arrêts de métro Porte de Pantin et Porte de la Villette.
- Parc de la Villette, LaVillette.com/
Le Bois de Boulogne
Intégré au 16e arrondissement de Paris, le bois de Boulogne est tristement connu pour le phénomène de prostitution qui s'y développe. Mais au-delà de ce cliché, le bois de Boulogne est avant tout l'un des plus vastes espaces naturels de la capitale.
Aujourd'hui, le bois de Boulogne couvre une superficie de plus de 840 hectares. Ce n'est qu'une partie de l'ancienne forêt de Rouvray, qui était bien plus vaste. Le bois de Boulogne, dont la continuité boisée est parsemée de nombreux lacs artificiels alimentés par la Seine, d'étangs et de ruisseaux, est prolongé au nord par le Jardin d'acclimatation et au sud-est par le jardin des serres d'Auteuil.
Le bois de Boulogne, dernier vestige de la forêt de Rouvray, a une longue histoire derrière lui. Il fut offert au 7e siècle à l'abbé de Saint-Denis par le roi des Francs Childeric II et devint un écrin pour de nombreux monastères.
Au 12e siècle, Philippe Auguste se porta acquéreur de la quasi-totalité de la forêt pour en faire une réserve de chasse. Aux 14 et 15e siècles, le bois de Boulogne devint le refuge des brigands avant d'être réinvesti par le pouvoir royal au 16e siècle par l'intermédiaire de François 1er qui y fit construire le château de Madrid.
Par la suite, des enceintes furent élevées autour du parc de chasse, et Marguerite de Valois, au 17e siècle, se réfugia au bois de Boulogne, dans le château de la Muette, après sa répudiation.
C'est à partir du 19e siècle seulement, sous Napoléon III, que le bois de Boulogne entama sa fonction de parc public, redessiné par l'architecte Jacques Hittorff et le paysagiste Louis-Sulpice Varé, remplacés par la suite par Jean-Pierre Barillet-Deschamps.
Bien que le siège de Paris en 1870 ait occasionné d'importants dommages dans le bois de Boulogne, son tracé est resté sensiblement identique depuis le 19e siècle et il offre un dépaysement immédiat aux citadins en quête d'un peu de verdure.
- Bois de Boulogne, Aée de la Reine Marguerite, 75016 Paris.
Continuer la visite de Paris :